Randonnées et photos en Pyrénées

Randonnée vers le pic du Gar et pic de Saillant

Une magnifique randonnée avec de superbes vues sur les Pyrénées

Randonnée vers le Pic du Gar et Pic de Saillant

Le Pic du Gar et le Pic Saillant sont deux sommets situés dans les Pyrénées centrales, en France, plus précisément dans le département de la Haute-Garonne, en région Occitanie.

Géographie du Pic du Gar et Pic de Saillant

Le Pic du Gar culmine à 1 785 mètres d'altitude et se situe au sud de la vallée de la Garonne, près de la commune de Fronsac. Il est visible depuis une large partie de la plaine de la Garonne et constitue un repère naturel important.

Le Pic Saillant est légèrement plus bas, atteignant 1 757 mètres, et se trouve juste au sud du Pic du Gar. Les deux sommets sont reliés par une crête et sont souvent gravis ensemble lors des randonnées.

Histoire du Pic du Gar et du Pic de Saillant

Le Pic du Gar a longtemps été un point de repère pour les habitants de la région, notamment les bergers et les voyageurs traversant la vallée. Il est également connu pour la grotte du Pic du Gar, qui a révélé des vestiges préhistoriques, montrant une occupation humaine ancienne.

La région a été marquée par une forte activité pastorale et, plus récemment, par le développement du tourisme de randonnée.Durant la Seconde Guerre mondiale, comme d'autres secteurs des Pyrénées, la région a pu servir de passage vers l'Espagne pour des résistants et des réfugiés.

Aujourd’hui, le Pic du Gar et le Pic Saillant attirent les amateurs de nature et d’aventure, offrant des itinéraires de randonnée réputés pour leur dénivelé et leurs paysages panoramiques.

A la découverte des pics du Gar et Saillant

Comment être hors du temps ?

Randonnée vers le Pic du Gar et Pic de Saillant

Vendredi 7 mars 2025, 7h15 du matin et départ en voiture direction Bezin-Garraux, petit village traditionnel situé aux portes de Luchon. Le soleil se lève peu à peu. La brume des jours précédents a disparu et le ciel est clair ; pas un nuage. Il fait plutôt frais ce matin et dans les champs on aperçoit encore quelques petites gelées blanches. Le long du chemin en partant de SAINT GAUDENS, les sommets se détachent. Certains encore enneigés comme le CAGIRE, d'autres à nu comme le TOURROC. En chemin je croise quelques voitures qui ont encore sur leur toit des skis. Pas sûre que le neige soit vraiement au rendez-vous : peu de pluie et des températures plutôt élevées pour la saison.

Après 40 minutes de route, je quitte la nationale et emprunte une petite départementale pour monter à BEZINS GARRAUX. Route étroite, de plus en plus étroite lors de l'arrivée au village. De vieilles maisons en pierres traditionnelles longent la route et vous accueille. Une habitante promène son chien. Tout est très calme. Pas de voiture. Impression d'arriver au bout d'un monde. Descente de voiture sur le parking face au cimetière ; peut-être une façon de nous rappeler que nous ne sommes que de passage et qu'en aucun cas l'Homme est le maitre du monde. Cette idée me semble importante lorsque je pars en randonnée. La montagne n'est pas un espace que l'on domine : nous sommes dominés par les éléments. Cela implique du respect et une certaine connaissance de soi.

L'air est très frais et pourtant ils annoncent près de 20°. Je chausse mes grosses chaussures de randonnée. Finies les chaussures de trail qu'il faut changer tous les 2 mois, voir plus. Tatsuo, mon chien, est prête à partir à l'assaut du Cap du Gar. Avant de démarrer, petite apréhension au sujet de deux passages : arrivée au col de TEYECH ; j'ai le souvenir de devoir escalader quelques roches et d'un chemin pas très tracé ; decsente du pic pour rejoindre la crète ; imposant pierrier à passer si on ne prend pas le chemin qui passe sur les crètes. La première fois, je n'avais pas vu le chemin. Cette fois ci, j'ai bien regardé la carte. Mais bon, le fait de partir seul en randonnée suscite toujours en moi quelques moments d'inquiétude.

Enfin prêt pour le départ. Pas un bruit hormis le chant des oiseaux. Tatsuo a l'air contente. Nombreuses odeurs à sentir. Après avoir traverser le village de BEZINS, j'emprunte le chemin de gauche qui monte tranquillement dans la forêt. De nombreux sapins jalonnent le sentier. Les feuillus attendent encore un peu avant de mettre les premiers bourgeons. La forêt semble encore endormie.

La pente se fait de plus en plus raide. Le chemin est agréable. Plus aucun son si ce n'est le bruit de ma respiration et Tatsuo qui marche tranquillement derrière moi. Le chemin monte en lacets réguliers. Nous sommes à flanc de montagne. Le ravin est impressionnant et le sentier plutôt étroit. Les premières falaises des pics Saillant et du Gar apparaissent entre les branches des arbres. Massives, elles dominent la vallée. A peine 500 mètres de dénivelé et le plus difficile reste à faire. En sortant de la forêt, Tatsuo s'arrête. Je lève la tête. Devant nous sur des crètes, un troupeau d'izarts ; au moins 10 individus Une vraie chance. Tout se fige. Chacun regarde l'autre ; on entend le souffle des animaux. Tastuo ne dit rien. J'avance un peu, les izarts font de même dans l'autre sens. De nouveau arrêt sur image ; tout se fige. Cette danse va durer quelques minutes. Que du bonheur. Finalement chacun reprend sa route. Partir tôt le matin et être le premier à prendre un sentier facilite ces rencontres.

Un panneau indique 22 lacets avant de rejoindre le col de TEYECH. Le chemin est de plus rocheux. Tatsuo qui semble s'ennuyer sur les chemins classiques passe devant. Escalader et sauter l'amusent. Elle me tire, mais j'ai beau lui dire que je ne marche pas à 4 pattes, elle continue et avance. Vous me direz, je suis bien un être humain pour lui parler comme ça. Finalement, l'arrivée au col de TEYECH n'a pas posé de difficultés particulières. Néanmoins, faire ce trajet par temps de neige, pluie ou verglas paraît risqué.

Première pause. La vue est splendide. Entre les arbres, nous découvrons le piémont pyrénéen et au loin les massifs enneigés des Pyrénées. De gros nuages ont l'air d'y déverser de la neige. Au col de TEYECH, le soleil est radieux et le ciel d'un bleu lavé, net et très clair.

La randonnée continue. Je prends le chemin qui passe en contrebas des falaises. Le sentier est dans leur ombre. L'air est plus frais et sec. Après un passage plutôt plat, les derniers raidillons pour accéder aux sommets me rappellent que rien n'est jamais gagné et qu'il faut déjà se battre contre soi-même. Pas de neige. Un mur devant moi. Et Tatsuo qui part devant dès que cela devient plus difficile. Le vent souffle un peu entre les deux pics, point d'arrivée. Je bifurque à droite vers le pic SAILLANT d'où domine une grande croix. La vue sur la chaîne des Pyrénées est splendide. Temps de pause ; moment où il faut se dire où nous sommes ; rester là dans le temps présent ; sentier le temps passer ; bref s'enraciner dans le réel.

Descente vers le col pour rejoindre le pic du GAR. Un petit sentier contourne le pic et nous fait remonter directement au sommet. Ma marche est lente. Des pierres sont à gravir. Il faut lever les pattes. Naturellement, mon pied gauche se bloque sous une pierre et je tombe lentement, tout lentement face avant et m'affale de tout mon long sur les pierres. La main droite limite la chute, mais la position créée sans doute une foulure. Rien de grave, mais bon. Même à vitesse très lente on peut se faire mal. Le tibia droit est un peu éraflé et gonfle. Hématome en perspective.

Après cet instant émotion, j'entreprends la descente. Je cherche le sentier qui mène aux crêtes et qui permet d'éviter le pierrier. Avant mon sens de l'orientation inné, je ne le trouve pas et me résous à faire la descente à partir du col. Pas de neige, ou très peu. Un sentier bien tracé me conduit, mais franchement, je ne suis pas rassuré. La pente est très très raide. Par endroit, le sentier a disparu, emporté l'eau qui a raviné. J'arrive à passer au dessus du pierrier et commence à marcher sur une zone herbeuse très sèche. La neige ayant fondu, l'herbe a séché. Pour descendre, le plus simple, est alors de faire de la luge. La glisse sur le fessier est parfaite ; presque de la neige et Tatsuo court à mes côtés avec un regard teinté d'incompréhension. Le plus difficile est passé. Je rejoins enfin la crête. La descente est classique sur un chemin agréable. De nombreux vestiges des tempêtes de l'hiver le jalonne. D'immenses arbres parcourent le sentier. Escalade requise.

Finalement je gagne l'ancien lit d'une rivière aujourd'hui asséchée pour accéder au beau village de BEZINS.

Attention, cette randonnée fait plus de 14km avec un dénivelé de plus de 1200 mètres. Comme vous avez pu le lire, il y a quelques montées plutôt raides. Compter au minimum 4 heures pour une allure moyenne de 14 minutes au km. Pernsez à prendre au minimum 2 litres d'eau par personne : vous ne trouverez pas de points d'eau sur le parcours. Bonne randonnée. © Mars 2025 E. BUCHOT. Tous droits réservés.